“Garder bébé dans les bras ? C’est de la perte de temps, non ?”
La routine peut parfois estomper le sentiment maternel. Plutôt que de passer du temps avec ses enfants, la maman éprouve alors le besoin de s’investir dans des tâches qu’elle juge plus importante.
En tant que maman, il vous arrive très certainement de raconter une histoire à vos enfants, de jouer avec eux, de leur faire réciter le Chéma Israël ou de rester patiemment auprès de l’un d’entre eux jusqu’à ce qu’il ne s’endorme.
Il est également fréquent que vous gardiez votre bébé dans les bras ou que vous le berciez pour le calmer ou l’aider à trouver le sommeil.
Peut-être prenez-vous même le temps d’écouter votre enfant avec attention, sans faire autre chose lorsqu’il vous parle.
Combien de fois vous-êtes vous assise sur le banc d’un jardin d’enfants, pour permettre à votre joyeuse tribu de s’en donner à coeur joie avec les toboggans et balançoires ?
Vous arrive-t-il de vous asseoir par terre pour jouer avec vos enfants et leur donner ce sentiment de proximité et d’attention ?
Derrière ces actions qui paraissent banales et spontanées, se cachent parfois un désagréable sentiment d’inutilité.
Chirelle, une jeune maman de 30 ans m’a un jour confié :
“J’ai deux petites filles. Lorsque je passe du temps à jouer avec elles dans leur chambre, j’ai vraiment l’impression de perdre mon temps. Au fond de moi, une petite voix ne cesse de me répéter que je ferai mieux d’aller à la cuisine pour préparer une bonne salade pour le dîner, mettre une machine en route, remettre un peu d’ordre dans le salon ou faire la vaisselle. J’ai vraiment l’impression que je ne suis pas à ma place, lorsque je suis assise par terre à jouer avec deux bébés.”
J’entends ce que dit Chirelle. D’un côté, je comprends ce qu’elle ressent, mais de l’autre, je suis triste de voir qu’elle ne profite pas pleinement de ces moments privilégiés.
Chirelle m’a également dit : “J’ai besoin de me sentir utile, de faire des choses qui ont du sens, et qui produisent un résultat visible. Par exemple, lorsque mon bébé pleure, je lui donne son biberon, et la conséquence est immédiate : il se calme. Mais parfois, mon bébé pleure pour une autre raison. Alors je le prends dans les bras, je le câline, je le berce, et cela prend parfois un certain temps jusqu’à ce qu’il ne se calme et s’endorme. Et de nouveau, j’ai l’impression d’avoir perdu mon temps. Garder mon bébé dans les bras tellement longtemps, n’est-ce pas perdre du temps ? J’aurais pu faire tellement de choses durant cette heure là. Je n’arrive pas à me résoudre à passer du temps avec mes filles alors qu’il y a tellement de choses plus intéressantes et plus importantes à faire.”
Qu’en pensez-vous ? Partagez-vous ce ressenti ?
Dans notre génération, seules les actions aux impacts visibles et quantifiables sont valorisées.
La routine peut parfois estomper le sentiment maternel. Plutôt que de passer du temps avec ses enfants, la maman éprouve alors le besoin de s’investir dans des tâches qu’elle juge plus importante.
Une maman a toujours une multitude de choses à faire, et dans certains cas, même le fait de ne rien faire peut-être bénéfique.
S’asseoir par terre pour jouer avec ses enfants, n’est pas une perte de temps !
Cela fait partie de son rôle ! Cela participe à la croissance, au développement, à l’éveil de l’enfant et assure sa santé mentale.
Un enfant aime aller au parc avec sa maman. Cela lui fait du bien de la voir assise non loin de lui, sur ce banc et de savoir qu’il peut à tout instant aller lui demander ce dont il a besoin.
S’asseoir quelques minutes près d’un enfant avant qu’il ne s’endorme, ce n’est pas “perdre du temps”, mais au contraire, en gagner. Car même si les résultats de ces petits actes ne sont pas immédiatement perceptibles, l’impact qu’ils ont eu sur l’enfant est des plus significatifs !
Chère maman, rassurez-vous. Même si vous avez parfois l’impression de “perdre du temps”, dites-vous que vous accomplissez la plus belle et la plus importante des missions en offrant à vos enfants ce qu’ils réclament par dessus-tout : votre présence !
P. Devlinger, adaptation française Elisheva Uzan