Pourquoi la mère de la mariée avait l’air si renfrogné ? Pourquoi est-il indispensable de prier aussi pour les enfants pour qui tout roule et pour qui tout se passe bien ?
Le Chla’h Hakadoch écrit dans son livre ‘’Chné Louhot Habrit’’ : « Nous avons l’obligation de prier Hachem béni-soit-Il pour tous nos besoins élémentaires… Nous devons faire encore plus d’efforts pour prier afin de mériter une descendance pieuse et droite ».
Observons d’un peu plus près ce que nous évoquons ici : la prière. Essayons de comprendre pourquoi des choses qui nous paraissent pourtant couler de source ne peuvent se réaliser sans avoir prié et sans avoir versé des larmes.
Nous savons que dans toutes les familles il y a des enfants problématiques, mais aussi des enfants tranquilles, pour qui tout se passe plus ou moins paisiblement sans grands efforts de notre part. Ce n’est pas que nous les délaissons, mais disons que nous ne versons pas autant de larmes pour eux que pour les autres, nous n’investissons pas tous nos efforts afin qu’ils poursuivent dans le bon chemin : ils ont l’air de le trouver tous seuls ! Généralement, les enfants qui nous donnent plus de fil à retordre, accaparent souvent toute notre attention. Mais avec le temps, nous observons un phénomène intéressant : après plusieurs années, en grandissant, les enfants doués, gentils, obéissants, sans aucun problème et pour lesquels nous n’avons pas forcément ‘’investi’’ toutes nos forces et nos prières, s’avèrent être devenus juste moyens (et ce, quel que soit le domaine : spirituel, matériel, épanouissement. Evidemment, il existe des exceptions.) En revanche, les enfants qui nous ont demandé beaucoup plus d’attention et pour lesquels nous avons passé de nombreuses nuits à pleurer, nous gratifient à l’avenir du fruit de notre labeur et d’une pleine poignée de satisfaction.
Tout dépend de la quantité (et évidemment, de la qualité) de nos prières. Ne nous reposons donc pas trop sur nos lauriers ! Même si nos enfants nous apportent beaucoup de satisfaction au quotidien, n’oublions pas de les mentionner dans nos prières et d’y mettre tout notre cœur afin qu’ils continuent à suivre le bon chemin.
Le Tsadik Rav Elimelekh Biderman nous raconte :
Il y a quelques années, une jeune femme ayant fait Téchouva et retrouvé ses racines s’est fiancée. La date du mariage approchant, il a été demandé à plusieurs femmes de venir réjouir la mariée en ce jour si important. L’une des femmes venue pour l’occasion chercha à tout prix à souhaiter un très grand Mazal Tov à la mère de la mariée. Après avoir cherché pendant un bon moment, elle trouva cette dernière dans une pièce retirée, le visage triste, renfrogné et énervé. A la question de la raison de son état le jour même du mariage de sa fille, elle répondit : « Comment puis-je me réjouir alors que ma fille m’a tourné le dos, a quitté ma maison et mon mode de vie pour devenir une parfaite orthodoxe ? D’autant plus que c’est la troisième de mes filles qui me fait ça et qui fait Téchouva ! Alors que je n’ai jamais fait mention de religion chez moi ! »
La jeune dame qui avait posé la question se demandait-elle-même comment c’était possible ! Comment une telle femme avait pu mériter que trois de ses filles fassent une Téchouva sincère ? A cette interrogation, la mère de la mariée lui répondit que la seule chose qui la reliait au monde religieux était un petit papier qu’elle avait reçu lors d’un séminaire auquel elle avait participé il y a de nombreuses années. Les organisateurs avaient ainsi distribué une feuille avec une prière expliquant que c’était une Ségoula, sorte de protection pour la famille. Depuis ce jour, elle a pris sur elle de lire cette prière chaque jour, même si ce qui était écrit lui paraissait incompréhensible.
La jeune femme demanda à la mère de la mariée si elle pouvait voir cette fameuse feuille : il s’agissait en fait de la prière du Chla’h Hakadoch pour voir les enfants réussir dans l’étude et la voie de la Torah.
A plus forte raison pour nous ! Si cette femme, éloignée de toute pratique de Torah et de Mitsvot a fait tellement attention à réciter cette prière qui lui paraissait pourtant incompréhensible, alors combien cela peut-il faire des miracles lorsque la prière est récitée avec une ferveur révérencielle et avec la conscience profonde que les mots que nous prononçons ont un immense impact sur la réussite de l’avenir de nos enfants…