“Kystes dans le cou, problèmes cardiaques, eau dans l’estomac – pourquoi ne laissez-vous pas tomber un enfant si malade?”
Malgré les diagnostics difficiles, et malgré les nombreuses pressions des médecins, Angelica a décidé de poursuivre sa grossesse et d’accepter son bébé tel quel. “Je savais que si je mettais fin à ses jours, cela me hanterait toute ma vie”
Après deux filles, Angelica était très émue de savoir qu’elle attendait à présent un garçon.
Son sentiment de joie sereine ne dura pourtant pas bien longtemps. En effet, dès les premiers examens, le médecin lui annonça de mauvaises nouvelles. « Il vous faut avorter » lui a-t-il annoncé sèchement en l’envoyant faire de nombreux autres examens complémentaires.
Angelica était bien sûr angoissée. Mais en son cœur elle avait déjà pris sa décision : elle ne causerait pas la mort de ce bébé. Pendant de longs mois, elle s’est battue pour préserver la vie de son bébé, telle une lionne. Encore un examen et encore un autre… Des diagnostics de plus en plus décourageants. La pression exercée par les médecins et la peur de l’avenir.
« On ne pose pas de conditions pour les enfants »
Dans sa 14ème semaine de grossesse, Angelica s’est rendue à un test de clarté nucale. « Le médecin m’a dit que mon bébé avait des kystes sur le cou et que c’était une grossesse anormale. De là, il m’a envoyé faire d’autres examens, directement à l’hôpital. Sur place, avant même que je ne fasse l’échographie, on m’a conseillé d’avorter sur la base de l’examen précédent. C’était vraiment difficile d’entendre tout cela. Je me sentais vraiment mal. »
Mais l’avortement n’entrait pas dans les comptes d’Angelica. « Avant cette histoire, notre fille avait développé une allergie dangereuse. En mon for intérieur, depuis cet instant j’avais compris qu’il n’y a pas de condition à poser pour les enfants. Ce qu’Hachem donne, nous devons l’accepter avec amour. Il n’y a que Lui qui décidera de leur avenir. Je n’ai pas souhaité avorter, mais je voulais faire les examens nécessaires et le suivi de ma grossesse. En mon for intérieur, j’espérais que les premiers examens s’avéreraient par la suite négatifs et que nous découvririons que le bébé est en bonne santé. »
Mais plus le temps avançait, plus il y avait d’examens et plus tout devenait flou. Lors de la première échographie complète le fœtus avait de graves problèmes de cœur. Lors de la seconde échographie, son cœur semblait parfaitement normal. Un autre examen a montré de l’eau dans l’estomac et ensuite, plus rien. Entre temps, le kyste sur la gorge avait lui aussi disparu mais il y avait de fortes chances pour qu’il naisse trisomique. Nous ne savions plus qui croire ou quoi penser.
Pendant toute cette période, tu n’as pas pensé écouter les conseils des médecins qui te disaient d’avorter ?
« Non ! Je savais que j’accepterai mon enfant tel qu’il serait. C’est d’ailleurs pour cette raison, que je n’étais même pas certaine de vouloir faire tous les examens qu’ils me prescrivaient. De plus, avec les résultats des examens qui n’étaient jamais les mêmes, j’ai compris que personne ne savait réellement dans quel état était mon bébé. Au fond de moi, j’avais l’espoir qu’il soit en parfaite santé… Mais ma décision de ne pas avorter ne reposait pas que sur cela. »
As-tu ressenti que les médecins te laissaient réellement choisir par toi-même ?
« J’ai surtout ressenti que ma décision n’était pas acceptée et que l’on me mettait une forte pression de partout pour que j’avorte. Les médecins m’ont dit des mots très durs. Ils m’ont dit qu’il ressemblerait à un monstre et qu’il me gâcherait la vie. Ils auraient pu se montrer plus professionnels, et surtout plus humains, sans utiliser ces mots tellement effrayants. Bien évidemment, ils furent bien obligés de se plier à ma décision car c’est ce que je souhaitais réellement, mais ils ne m’ont pas rendu la vie facile. Les seuls à m’avoir soutenu dans ma démarche de garder mon bébé sont les membres du département IMA d’Hidabroot. Pendant toute cette période, elles m’ont téléphoné chaque jour pour me donner force et courage. Face à la pression des médecins, les mots apaisants et rassurants de Kalina, la responsable du département, ont été comme un baume revivifiant. Savoir que quelqu’un me comprenait et respectait mon choix, c’est cela qui m’a donné la force de continuer. »
Des pleurs le jour le plus joyeux de l’année
Malgré tous ses espoirs et sa détermination, à la 37ème semaine de grossesse, Angelica a senti une baisse des mouvements du bébé. « En arrivant à l’hôpital, son petit cœur ne battait déjà plus et le lendemain, jour de Pourim, j’ai accouché d’un bébé mort-né. Notre bébé n’a pas survécu aux problèmes de santé, qui, pour certains, s’étaient avérés réels. Mais nous avons eu le mérite de ne pas lui arracher la vie. Nous lui avons permis de lui laisser au moins ces quelques mois de vie intra-utérine. Lors de la Brit-Mila que nous lui avons fait avant de l’enterrer, mon mari lui a donné le nom de Nissim. En effet, pendant toute la grossesse, nous avons tout de même vu de nombreux miracles. »
« Je ne suis pas une femme particulièrement pratiquante, mais j’ai une grande foi en D. Je suis certaine d’avoir fait le bon choix : celui de me battre pour garder mon enfant en vie, jusqu’au bout. J’ai eu le mérite d’être l’émissaire de cette Néchama, de cette âme, qui devait sûrement accomplir une réparation ici-bas. Le fait même que j’ai accouché en un jour si particulier que celui de Pourim a renforcé ce sentiment. Ce jour-là était également la veille de mon anniversaire. Même si cette épreuve n’a pas été facile à vivre, je remercie Hachem, pour cette courte vie que j’ai mérité de porter en moi. Je remercie aussi Hachem de m’avoir donné le courage de ne pas mettre moi-même fin à ses jours. Si j’avais fait un autre choix, cela m’aurait poursuivi jusqu’à mon dernier souffle. »
Chère maman, nous sommes là à tes côtés pour t’aider !
Département IMA d’Hidabroot : 0732221333 ou 0529551591 ou par mail kalina@htv.co.il