“Habituons-nous à remercier Hachem quand tout va bien, et pas seulement lorsque soudainement, tout devient bancal.“
Cette année tout le monde a été ébranlé par le Coronavirus qui a déstabilisé et remis en question tout ce qui avait l’air sûr et durable. Soudainement, nous nous sommes rendus compte que rien ne va de soi, pas même la routine ou le fait de pouvoir se déplacer librement. Nous avons commencé à apprécier les choses auxquelles nous ne prêtons généralement pas attention et que nous ne considérons pas comme des bienfaits.
Le cellule familiale a pris une place centrale et l’échelle des priorités s’est complètement modifiée.
Je vous écris ces quelques ligne depuis la chambre du service oncologique où se trouve actuellement ma fille Ora. C’est le genre d’endroit où l’on réalise à quel point nous devons remercier D. pour chaque chose.
Nous ne savons toujours pas si elle sera rentrée à la maison pour Chabbat et si nous pourrons passer Chabbat en famille . Cela n’est pas évident.
Tout à coup, nous comprenons à quel point nous devons remercier Hachem pour chaque chose, même ce qui nous ennuie et à quel point il est important de chercher le bien dans la difficulté. Tout événement peut être interprété de façon positive et encourageante ou à l’inverse, de façon négative et désespérante. C’est notre choix. Croyez-moi. S’il y a une chose que j’ai apprise à travers les épreuves c’est que lorsque l’on remercie Hachem et que l’on s’efforce de percevoir l’aspect positif qui se cache dans chaque événement, alors Hachem nous envoie encore et encore des opportunités pour le sentir proche de nous. A l’image d’un père qui enlace et embrasse ses enfants. Plus nous Le remercions et reconnaissons Ses bienfaits, plus Il nous enverra des preuves de Son amour.
En tant que maman, nous nous plaignons souvent du fait qu’il faille vérifier les têtes de nos enfants quotidiennement. Ce n’est certes pas l’activité la plus agréable, mais croyez-moi, même ce geste ennuyeux doit susciter des remerciements envers Hachem. Depuis le jour où ma fille a perdu ses cheveux suite aux traitements chimiothérapiques qu’elle a subis, je vérifie les poux sans râler et je ressens même une certaine émotion car finalement, cela signifie que grâce à D., mes enfants ont des cheveux et sont donc en bonne santé.
Intéressons nous à présent au sens du goût et de l’odorat.
Considérons-nous le fait de percevoir le goût et les odeurs comme des signes de bonne santé ? Avant la propagation du Covid-19, tout cela était pour nous, on ne peut plus normal. A présent, à cause du virus qui porte atteinte à ces deux sens, cela nous paraît tout à coup moins évident.
Au mois de Janvier dernier, peu avant l’expansion du Corona, j’ai du subir une opération à la tête par voies nasales et de ce fait j’ai perdu le sens de l’odorat et du goût. Je ne sentais plus rien et ne ressentais aucun goût en mangeant. C’était vraiment pénible.
Peu de temps après cette opération, j’ai raconté à une amie à quel point c’était dérangeant et déstabilisant de ne pas avoir le sens du goût et de l’odorat, et à quel point il fallait remercier Hachem lorsque tout cela fonctionnait correctement.
A peine après avoir raccroché le téléphone, j’ai sorti le linge mouillé de la machine à laver et là, miracle ! J’ai commencé soudainement à retrouver l’odorat. J’ai senti l’odeur de l’adoucissant que j’aime tant. Je me suis mise à pleurer d’émotion car dès l’instant où j’ai exprimé ma gratitude envers Hachem, j’ai reçu cette délivrance !
Voici un autre exemple. Les enfants ont toujours faim. Nous connaissons toutes la fameuse question:” Maman qu’y a-t-il à manger?”
Combien râlons-nous sur cela ! Alors oui, c’ est vrai nous rajoutons la fameuse formule “D… benisse” à la fin de la phrase mais avons-nous réellement conscience que le fait qu’ils mangent est une bénédiction d’Hachem ? Un enfant malade n’a pas d’appétit et a du mal à se nourrir. Un enfant qui a faim est un enfant en bonne santé.
Je suis devenue particulièrement émotive lors des anniversaires. Pour moi ils sont devenus des jours de remerciement à Hachem pour l’année supplémentaire dont il nous a gratifiée. Cela ne nous est pas dû. En règle générale, on associe l’anniversaire à un jour de fête, de gâteaux, de cadeaux…mais en réalité c’est un jour où il faudrait presque réciter le Hallel. C’est un jour de grand MERCI à D.
Nous avons malheureusement vécu de près la triste disparition d’enfants et d’adolescents après de lourdes années de maladie et depuis, nous sommes de plus en plus conscients que le fait de vivre une année de plus est un cadeau du Ciel. Le jour de l’anniversaire est un jour propice pour réfléchir à toutes les bontés d’Hachem tout au long de l’année écoulée et pour prier afin qu’Hachem continue à nous inonder de Ses bienfaits.
Je partage avec vous une expérience toute récente: il y a quelques semaines, je suis allée acheter les livres scolaires pour mon aînée qui entre au séminaire, et je suis sortie du magasin avec les yeux remplis de larmes d’émotion. Grâce à D., je peux acheter les livres à ma fille qui est est en bonne santé et peut aller à l’école. J’ai dû payer une lourde somme mais au lieu de me dire “mince il faut encore et encore dépenser !”, je me suis réjouie de cela. Malheureusement, beaucoup de couples n’ont toujours pas d’enfants et auraient tellement voulu pouvoir avoir ce type de dépenses
Je suis rentrée à la maison avec le gros sac de livres et nous avons tous dit ensemble mizmor letoda. C’était très émouvant et ce même jour, j’ai ressenti Hachem encore plus proche. Il m’a envoyé deux nouveau clients pour des ateliers chocolat et je suis certaine que c’était la récompense directe pour cette reconnaissance envers Lui.
Nous ne devons pas remercier Hachem juste pour qu’Il nous envoie quelque chose en retour, mais cela donne beaucoup de ‘Hizouk de savoir que nous Lui donnons du Na’hat Roua’h, de la satisfaction.
En vue de Roch Hachana, et du jour du jugement qui approche, comment mériter de bons décrets pour cette année?
Il semblerait que ce jour là nous devons faire une introspection et réfléchir à tous les bienfaits reçus et réaliser à quel point nous devons remercier Hachem.
Même si cette année a été un défi collectif et individuel, il ya tellement de choses dont nous avons été gratifiés .
Habituons-nous à remercier quand tout va bien, et pas seulement lorsque soudainement, tout devient bancal.
Cette reconnaissance fera pencher notre jugement vers la miséricorde et nous ressentirons avec tous nos sens le bien prodigué par Notre Père aimant, Hachem
Puissions-nous tous mériter une année de délivrance collective et individuelle et sans épreuves.
Que ces paroles constituent un mérite qui apportera la guérison complète à ma fille Ora bat Sarah ainsi qu’à tous les malades du peuple d’Israël.
Sarah Blolo, artisan chocolatière spécialisée en ateliers pour adultes et enfants – 0545960876