A toutes les mamans qui envoient leurs enfants à la Yechiva
La semaine que nous entamons a une saveur particulière : des milliers de Ba’hourim ont rejoint ce matin, les bancs de la Yechiva.
Même si avouons le, certaines mamans ont parfois eu hâte pendant ces quelques semaines de vacances, qu’arrive enfin ce moment, la séparation reste difficile. Une fois que les oisillons ont quitté le nid, la maison semble bien vide…
Cependant, les propos suivants devraient vous réconforter : chaque matin, nous commençons la Tefila par le cantique : “Hodou laHachem, kirou bichemo. Chirou lo, zamerou lo.” Qui est l’auteur de ce texte d’après vous ? David Hamelekh ? Non ! Ce cantique a été prononcé par… des vaches !! Oui, vous avez bien lu. Des vaches ! Pour quelle raison ? Dans quelles circonstances ? Et pourquoi récite-t-on ce cantique tous les jours ? C’est ce que nous allons tenter d’expliquer à présent.
Alors qu’ils guerroyaient contre les Philistins, les Bnei Israël subirent une défaite écrasante. L’ennemi s’empara alors du bien le plus précieux que possédait le peuple juif : l’Arche d’alliance. Mais D.ieu les punit pour cet acte d’effronterie : il leur asséna de nombreux coups, les frappa d’une épidémie mortelle, jusqu’à ce qu’ils comprennent que c’est l’Arche d’alliance qui était à l’origine de tous leurs malheurs. Ils voulurent toutefois s’assurer que telle était bien la raison, et qu’il ne s’agissait pas d’une simple coïncidence.
Que firent-ils alors ? Ils placèrent l’Arche sur une charrue, y attachèrent deux vaches, et placèrent derrière elles leurs petits veaux. Une vache désire plus allaiter son petit qu’il ne souhaite lui-même téter. Par conséquent, en voyant leurs petits derrière elles, ces vaches auraient dû refuser d’avancer. Or, contre toute attente, elles acceptèrent sans rechigner de se séparer de leurs petits pour conduire d’Arche sainte dans le camps hébreu. Il s’agissait d’une preuve irréfutable que l’Arche sainte appartenait au peuple juif et non aux Philistins.
Devant les yeux ébahis des philistins, les vaches entonnèrent alors un cantique, tout en conduisant le Aron en direction du peuple juif, sans même se retourner sur leurs veaux laissés en arrière.
Et c’est ce cantique que nous récitons chaque matin.
Un chant qui atteint le trône céleste
Revenons-en aux mamans. Non, vous n’êtes pas des vaches. Mais en tant que mère, il est tout naturel que vous éprouviez des difficultés à vous séparer de vos enfants.
Mais le 1er Elloul est arrivé. Le moment est venu d’envoyer votre Arche sainte à la Yechiva, afin de lui permettre d’étudier la Torah, de grandir, d’évoluer, et de procurer de la satisfaction au Maître du monde.
Cela implique d’aller à l’encontre de votre nature, de vous séparer de votre fils chéri, en versant parfois quelques larmes et en l’encourageant : “Va donc étudier la Torah mon fils. Je suis tellement heureuse que tu ailles à la Yechiva !”
Chère maman, vous n’imaginez pas l’impact que ces paroles peuvent avoir dans le Ciel. Si nous récitons chaque matin le chant entonné par des vaches se séparant de leurs veaux pour conduire l’Arche sainte, qu’en est-il de toutes les femmes juives, qui par amour pour la Torah, acceptent de se séparer de leur fils ?
Hakadoch Baroukh Hou récupère ces larmes et les conserve précieusement pour rapprocher la Guéoula. Aux yeux d’Hachem, il s’agit en quelque sorte d’une Akédat Its’hak. Les enfants ont tendance à penser que cette séparation n’est difficile que pour eux. Leur mère a l’air heureuse de les voir partir. Elle affiche un sourire radieux lorsqu’elle les voient monter dans le bus, ou parfois dans l’avion, qui doit les conduire à la Yechiva. Ils ne se doutent pas que derrière cette joie apparente, leur cœur pleure.
Pourtant, malgré la difficulté, toutes ces mères acceptent avec dévouement un tel sacrifice. Elles prient du plus profond de leur cœur qu’Hachem protège leur fils, le guide sur la bonne voie et l’aide à grandir en Torah. Grâce à ces supplications et à l’aide d’Hachem, ce Ba’hour éclairera le monde par sa Torah et ses bonnes actions.
Qu’Hachem exauce tous les souhaits de votre cœur pour le bien et que vous puissiez tirer joie et satisfaction de vos enfants.
Rav Chemouel Polak