Nous avons tous le poids de notre vie à porter. Quoiqu’il arrive, nous devons le porter. Toute la différence demeure dans notre façon de prendre cet état de fait !
Nous avons tous, au moins une fois dans notre vie, rencontré un déménageur ou un livreur. Pour ma part, il y a quelque temps, on est venu me livrer une machine à laver. Le livreur en question portait la machine sur son dos avec de grands efforts. Il était nerveux, son visage était tout rouge. Il n’arrêtait pas de crier et de se plaindre. J’ai aussi dû lui poser quelques questions relatives à la livraison… J’ai regretté de les lui avoir posées tellement il était antipathique et désagréable.
Je me sentais vraiment mal à l’aise. Je me suis demandée comment, lui, il se sentait. Non pas au niveau de ses sentiments, mais plutôt comment il avait ressenti le poids de la machine : elle a sûrement dû peser très lourd. Je pense que même si la machine pesait 50kg, il a dû ressentir qu’elle pesait au moins 100kg.
Une autre fois, on est venu me livrer un réfrigérateur. Cette fois-ci, ce fut totalement différent. Le livreur était tout simplement sympathique et souriant… Il a distribué des bonbons aux enfants, il a répondu à mes questions avec intérêt. Il avait tout simplement l’air heureux d’avoir un moyen de subsistance. Finalement, il s’est même assis sur le balcon avec mon mari pour prendre un café.
Et bien je suis certaine que le poids du réfrigérateur lui a semblé beaucoup plus léger que ce qu’il pesait réellement. En effet, le Rav Wolbe zatsal nous enseigne : « Il n’y a aucune comparaison entre celui qui porte un fardeau en acceptant de le porter avec celui qui traine son fardeau avec peine, labeur et insatisfaction ». Celui qui porte un poids mais avec tout son cœur, le poids du fardeau lui paraitra beaucoup moins lourd. Celui qui, en revanche, est grincheux et grognon face au poids qu’il doit porter éprouvera une sensation de grande nervosité et d’épuisement.
C’est la même chose dans la vie. Nous sommes tous des « livreurs » (Ndt : en Hébreu, porteur ou livreur se dit « Sabal » qui signifie « supporter »). Nous devons tous porter un certain poids. La question est : comment allons-nous le porter ? On peut choisir de se plaindre en permanence, d’être des éternels insatisfaits, de pleurer sur notre sort et d’être en colère contre nous-mêmes et contre le monde entier… Mais vous savez-quoi ? Cela n’allègera pas notre fardeau ! Bien au contraire ! Tout sera plus lourd à vivre !
A l’opposé, nous pouvons décider d’accepter les évènements qui parsèment notre vie avec amour, joie et confiance. Nous pouvons aborder les choses d’une autre manière et nous dire par exemple que ‘’tout est pour le bien’’. Nous pouvons essayer de rechercher le bien qui se cache dans chaque chose, voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Et nous nous rendrons compte très vite que tout nous semblera plus léger, plus facile à porter. Car Le Saint-béni-soit-Il nous aidera d’en-haut à porter le poids de notre vie. Il verra notre Emouna, notre foi, notre joie, notre acharnement à continuer avec le sourire et avec des mots de remerciement en bouche ! Tout cela, Il le voit et Il nous rendra alors tout plus facile et plus simple !
Dans la Paracha de cette semaine, nous mentionnons les 42 étapes du voyage des enfants d’Israël dans le désert. Le Saint Baal Chem Tov nous enseigne : « Chaque juif passe dans sa vie par 42 étapes, 42 voyages ». En effet, la vie est un long périple. Elle n’est pas toujours facile, c’est vrai. Mais rappelons-nous les paroles de Rabbi David De Lelov affirmant qu’à la fin, tout ce qui nous est arrivé deviendra clair et limpide : nous comprendrons chaque étape de notre voyage… Après 120 ans nous nous rendrons compte que tout était véritablement pour le Bien.
Adoucissons donc notre voyage en ce monde grâce à la foi, la joie et l’acceptation !