‘Hanouka – Qu’est-ce qui nous distingue des autres nations ? La réponse du Rambam
Ce qui distingue le peuple juif des autres nations est le maintien d’une transmission générationnelle, ne supportant aucune modification depuis que la Torah nous fut donnée sur le Mont Sinai. Aussi, lorsque les Grecs entreprirent d’assimiler le peuple juif en leur interdisant d’étudier la Torah et de pratiquer les Mitsvot, leur réaction fut sans appel : il fallait se battre pour assurer la pérennité de cette transmission ancestrale !
Nous pratiquons la même Torah depuis plusieurs millénaires car la Torah est parfaite et ne nécessite ni ne supporte aucune correction. L’histoire qui suit illustre assez bien ces propos.
Le Rambam était le conseiller et le médecin personnel du roi d’Égypte. Il lui arrivait souvent de croiser le Cadi (juge de paix et notaire) qui se rendait régulièrement au palais royal. Le Cadi essayait bien souvent d’engager un débat religieux avec le Rambam, mais ce dernier trouvait toujours une parade pour se défiler car il savait que cela l’amènerait à prononcer des arguments risquant de le placer lui, ainsi que tout le peuple juif, dans une situation délicate.
Las d’essuyer des refus, le Cadi demanda donc au Roi de contraindre le Rambam à répondre à son invitation afin de débattre avec lui. Le Rambam accepta à deux conditions : la première, que le Roi l’accompagne dans chacun de ses déplacements et la deuxième, qu’il ne se vexe pas s’il remporte la querelle.
Le Roi accepta de se plier à ces conditions, et le vendredi qui suivit, le Rambam demanda qu’on lui apporte la tenue traditionnelle du Cadi, dont il se revêtit avant de se rendre à la mosquée. Là, devant une foule de fidèles musulmans, et en présence du Roi et du Cadi, le Rambam se mit à citer des versets de la Torah et à en donner l’interprétation de nos Sages. L’assemblée buvait en silence les paroles instructives du nouveau Cadi et hochait la tête de temps à autre en signe d’approbation.
Seul le Cadi sentait la colère monter en lui. Le Rambam venait de prononer un discours allant totalement à l’encontre des principes de l’islam, avait cité les propos de certains Sages n’ayant aucune valeur aux yeux de la religion musulman, pourquoi personne n’avait réagi ? Pourquoi aucun fidèle ne s’était levé pour s’insurger contre de tels propos ?
A la fin de son sermon à la mosquée, le Rambam invita le Roi et le Cadi à les suivre au Beit Haknesset. Lorsque l’on sortit le Sefer Torah, le Rambam fut invité à monter à la Torah et se mit à lire la Paracha. Volontairement, il fit une erreur de prononciation, et toute l’assemblée le corrigea. Lorsqu’il fit une deuxième erreur, la même réaction se produisit : tous les fidèles le reprirent. Au bout de la troisième faute, le Gabbai s’approcha du Rav et lui dit poliment : “Avec tout mon respect, le Rav était probablement bien trop occupé cette semaine pour préparer la lecture de la Torah. Sans vouloir vous offenser, quelqu’un d’autre va prendre le relais.” Le Rambam céda donc sa place à un autre lecteur.
Lorsque la prière s’acheva; le Rambam s’approcha du Roi et lui dit : “Avez-vous obtenu réponse à votre question ? Avez-vous observé la différence notoire qu’il existe entre votre tradition et la notre ? Lorsque je suis entré dans la mosquée et ai prononcé un discours allant totalement à l’encontre des préceptes de l’Islam, personne ne s’est opposé à mes propos… A l’inverse, les fidèles ont accepté avec docilité toutes les preuves que je leur ai apportées…
Mais dans cette Synagogue, dont je suis le Rav, aucun fidèle n’a fermé les yeux lorsque j’ai fait une simple erreur de prononciation ! Ils m’ont tout simplement demandé de laisser ma place à quelqu’un de plus “compétent”.
Cette transmission, et la précision qui la caractérise constituent le fondement du judaïsme !
C’est cette transmission qui nous a permis d’aller de l’avant, et de conserver notre identité juive au fil des siècles. Nous sommes prêts à tous les sacrifices pour assurer la pérennité de notre Torah, de nos valeurs et faire en sorte que nos enfants héritent d’une tradition pure et véridique, identique à celle que notre Maître Moché nous transmit sur le mont Sinaï.