Le jour de Lag Baomer (33ème jour du Omer) correspond à la Hilloula de Rabbi Chimon Bar Yohaï.
Le Omer est une période de semi-deuil : les mariages et autres célébrations sont interdits, nous n’écoutons pas de musique, et l’on ne se coupe pas les cheveux .
Le Talmud rapporte qu’en cette période, une épidémie foudroyante frappa les 24.000 élèves de Rabbi Akiva parce qu’ils ne se traitaient pas les uns les autres avec respect. C’est en souvenir de la mort de ces Talmidei Hakhamim que nous adoptons des coutumes de deuil durant la période du Omer.
Rabbi Chimeon Bar Yohai parvint à faire le “Tikoun” de la ‘faute’ qui coûta la vie aux élèves de Rabbi Akiva, grâce a l’Amour qu’il manifestait pour son prochain. En conséquence, Lag Baomer est devenu un jour heureux, interrompant la tristesse de la période Omer pendant 24 heures.
Rabbi Akiva et la rébellion de Bar Kochba
L’explication talmudique a plus de sens lorsqu’elle est mise dans un contexte historique. Rabbi Akiva était l’un des plus ardents partisans de Siméon bar Koseva, connu sous le nom de Bar Kochba, qui en 132 de l’ère vulgaire, mena une révolte féroce mais infructueuse contre la domination romaine en Judée. R. Akiva plaça non seulement ses espoirs sur une victoire politique contre Rome, mais crut que Bar Kochba était le Machia’h tant attendu. Beaucoup de ses étudiants se joignirent à lui pour soutenir la révolte et périrent avec des milliers de Judéens lorsqu’elle échoua. Les Rabbanim talmudiques, qui souffraient toujours de la domination romaine et qui hésitaient à se référer ouvertement aux rébellions passées, firent peut-être fait allusion à ces morts lorsqu’ils parlèrent d’un fléau qui s’abattit sur les élèves de Rabbi Akiva. Il se peut également que Lag Baomer ait marqué un répit ou une victoire momentanée lors de cet affrontement.
Mais Lag Baomer est avant tout, intimement lié à l’un des rares disciples de Rabbi Akiva qui survécut à la révolte de Bar Kochba.
Rabbi Chimon Bar Yohaï (Rachbi) défia les dirigeants romains après la défaite de Bar Kochba. Suite à cela, il fut contraint de fuir avec son fils Eleazar et tous deux se cachèrent dans une grotte pendant 12 ans. Hachem fit jaillir une source d’eau miraculeuse et fit pousser un caroubier dans cette grotte afin qu’ils puissent se nourrir pendant qu’ils passaient leurs journées à étudier et à prier.
Au terme de ces douze années, Rabbi Chimon apprit que la menace romaine avait disparue et il quitta sa caverne avec son fils. Alors qu’il passait devant un champs, Rabbi Chimon remarqua un homme travaillant la terre. Cette scène le perturba au plus haut point, lui qui au cours de ces dernières années avait consacré la totalité de son temps à son développement spirituel : “Comment peut-on faire autre chose qu’étudier la Torah ?” se demanda-t-il. Aussitôt, le paysan tomba raide mort. Une voix céleste s’écria alors : “Es-tu sorti pour détruire Mon monde ? Retourne dans la grotte.” Rabbi Chimon et son fils demeurèrent alors une année supplémentaire dans la grotte, afin de se faire à l’idée que la matérialité avait également sa place en ce monde.
Le jour de Lag Baomer, des milliers de pèlerins affluent vers la tombe de Rachbi à Méron, en Galilée, près de Safed , où ils allument des feux de joie et chantent des hymnes kabbalistiques.
Ces feux symbolisent la lumière de l’Ame de chaque juif, qui réunis, possèdent une grande force.
Coutumes de Lag Baomer
Les juifs hassidiques ont coutume d’amener leurs fils de 3 ans à Meron pour se faire couper les cheveux pour la première fois. (La coutume est de ne pas couper les cheveux de l’enfant avant son troisième anniversaire. Cela est fait lors d’une cérémonie appelée “upsheren”, qui est probablement une extension de la loi interdisant la cueillette des fruits d’un arbre nouvellement planté pendant ses trois premières années.)
Enfin, certaines autorités attribuent la joie de Lag Baomer à la conviction que la manne qui nourrissait les Bnei Israël dans le désert est apparue pour la première fois le 18 Iyar.
Il est de coutume d’allumer des feux de joie, pour symboliser la lumière que Rabbi Chimon bar Yohaï a apporté au monde. Chaque année, de nombreux couples se marient à cette période heureuse.
Chacun doit prendre de bonnes décisions à cette occasion, dans les domaines qui caractérisent l’œuvre de Rachbi, en renforçant notamment l’Amour que l’on éprouve envers son prochain. Ce jour là, on étudiera l’enseignement de Rabbi Chimon Bar Yohai, à travers le “Zohar”, pénétrée de sa dimension profonde qui est la “Hassidout”.
En outre, on renforcera l’accomplissement du précepte :”En toutes tes voies, reconnais-le”. Ainsi on inclura la (re)connaissance d’Hachem dans chaque aspect de notre existence (Rabbi Mendel). Le premier des dix commandements n’est autre que : “Je suis l’Eternel ton D…” et non “votre D…” Il apparaît donc clairement que l’ensemble de la Torah et des Mitsvots a été transmis à chacun et chacune à titre personnel. Hachem ne demandera pas à l’homme de faire une chose qu’il est incapable d’accomplir. Il a insufflé en nous la possibilité et les moyens de mettre Sa Torah en pratique.
Accomplissons-la dans la joie et l’enthousiasme, pour notre propre bien infini.
Pour élever l’Ame de ma mère: Marie Myriam bat Massaouda z”l.
Rabbanit Révital Tsadok