L’Admour Rabbi Yochiyahou Pinto Chlita se prononce sur les vaccins anti-Covid
Écoutons la voix de nos Maîtres
Décision de l’Admour Rabbi Yochiyahou Pinto chlita, Grand-rabbin du Maroc, au sujet du Covid-19 et des vaccins
Un grand nombre de membres de la communauté posent des questions au sujet des vaccins, qui est devenu l’un des thèmes les plus évoqués dans le monde. Nous savons qu’en dépit de tout ce qui est dit aujourd’hui sur les vaccins, dans quelques mois ce sujet ne sera plus abordé et il n’a pas de substance. En effet, le Yétser Hara (mauvais penchant) s’est infiltré au cœur du sujet des vaccins, et la question du pour et du contre est devenue une question de religion. Nous voyons la ferveur des gens pour se battre soit pour le « oui » soit pour le « non » et nous nous faisons la réflexion suivante : si de cette façon, on se battait pour le Chabbath, pour les Mitsvot, ce serait une manière d’accélérer la venue de la Guéoula.
Nous ne sommes pas des médecins et n’avons pas de connaissances en médecine. Nous pensons que si un homme est malade au point de se poser la question de savoir s’il a le droit ou non de jeûner à Yom Kippour, il consulte un Rav, qui l’envoie chez un médecin. Si le médecin affirme qu’il ne doit pas jeûner, le Rav l’autorise à manger le jour de Yom Kippour, et dans ce cas, l’homme devra manger avec joie.
Ici également, chacun s’adressera à son médecin, qui le connaît et auprès de qui il prendrait conseil pour savoir s’il est tenu de jeûner ou non à Yom Kippour, et si pour Kippour, vous vous reposez sur son avis pour manger, alors il va de soi qu’il faudra se faire vacciner s’il vous recommande de le faire – reposez-vous sur le médecin et le décisionnaire, qui vous autorisent à manger à Yom Kippour.
Nous pensons que cette focalisation exagérée autour de ce sujet provient du Yétser Hara qui cherche à instaurer la division, le Bitoul Torah et la confusion des esprits.
Il faut en parler moins et chacun s’adressera à son Rav. C’est dans cette optique qu’il nous a été prescrit de nous choisir un Rav. On s’adressera également au médecin pour savoir si le vaccin nous sera bénéfique ou non, et de manière générale, on en parlera moins.
Nous demandons aux membres de notre communauté de ne pas se mêler de ce débat. Chacun suivra les recommandations de son Rav et de son médecin, et tout ira bien pour lui. C’est un sujet sensible et dangereux, que D.ieu préserve, d’empêcher un homme, par vos propos, d’aller se faire vacciner. S’il se fait contaminer et décède dans ce sillage, vous avez une part de responsabilité.
Lorsque nous sortons pour rencontrer d’autres personnes et nous sommes contraints de retirer le masque, nous veillons d’abord à nous faire tester, pour éviter de contaminer d’autres personnes. Que D.ieu préserve, un homme peut être responsable de la mort d’autrui. Nous avons certes contracté cette maladie, mais sommes néanmoins très prudents, conformément à l’adage : «Tu ne mettras point d’embûche sur le chemin de l’aveugle.»
Ce sujet sensible et risqué appartient au domaine des décisions cruciales, liées à la vie et à la mort. Alors comment persuader quelqu’un d’un côté ou de l’autre si on n’a pas soi-même tous les éléments pour juger, disposant seulement de bribes d’informations soutenant une position ou l’autre.
De plus, d’illustres Maîtres se sont déclarés en faveur du vaccin. Nous savons d’après les propos de nos Sages, qu’un grand Sage en Torah de la génération, même si on n’a pas appris la Torah auprès de lui, est considéré comme notre Rav. C’est ainsi que tranche la Halakha. Si on ne sait pas comment agir, on observe la conduite de la société et « La préservation de la sagesse, le silence. »
Chacun prendra conseil auprès de son Rav et de son médecin. On ne s’aventurera pas sur ce terrain sensible où la vie et la mort dépendent de notre discours, et on ne sera pas responsables d’avoir versé du sang. Tout est clair et valide pour la communauté de Chouva Israël : on s’abstiendra d’évoquer ce sujet et chacun suivra l’avis de son Rav et de son médecin, car ce sujet dans sa globalité entraîne la confusion, en traitant d’un sujet dont nous ignorons les tenants et aboutissants. Et celui qui écoute ces propos reposera en sécurité.
Avec ma bénédiction : Guéris-nous, Hachem et nous serons guéris
Yochiyahou Yossef